Surfcasting Méditerranée

L'auteur du blog

Au travers de cet article, je me présente et vous partage les expériences de pêche qui m'ont progressivement amené au surfcasting.

Je pratique la pêche depuis l’enfance et suis passé par plusieurs techniques avant d’en arriver au surfcasting. Certaines de ces techniques m’ont permis de développer des connaissances qui me servent encore aujourd’hui. Dans cet article, je vous raconte les différentes phases de mon parcours de pêcheur et comment j'ai fini par quitter définitivement l'eau douce pour le bord de mer.

Mes débuts

La pêche est une passion qui est souvent transmise dans l'enfance par un membre de la famille. Me concernant, les choses sont un peu différentes car personne dans mon entourage direct ne pêchait véritablement, je n'ai donc pas baigné dans le milieu. Néanmoins, j'ai souvenir d'une partie de pêche au gobie organisée en vacances par mon oncle (une pêche typique pour enfant et pour touriste). Cette unique expérience de pêche a suffit à faire naitre la passion, telle une étincelle démarre un feu.

Ma passion pour la pêche est restée inassouvie jusqu'à l'âge de 8 ans où j'ai pu rejoindre une école de pêche pour satisfaire mon envie d'apprendre. J’y ai découvert la pêche de la truite au toc (rivière) et la pêche au coup en plan d’eau (d'anciennes sablières alimentées par un petit fleuve).

À 10 ans (1992), après avoir dû déménager et quitter à contrecœur l'école de pêche, j'ai fait la rencontre d'une personne incroyable qui m'a pris sous son aile et m'a enseigné la pêche au coup de compétition (technique dite "roubaisienne"). J'ai découvert une pêche ultra fine et technique, à l'action de pêche rythmée par de nombreuses prises. Ma manière de pêcher a alors grandement évolué.

Les concours

J'ai évolué en compétition de pêche au coup à la grande canne (11m) pendant quelques années et me suis légèrement diversifié avec la pêche à l'anglaise et à la bolognaise.

Mes résultats en concours étaient très encourageants avec plusieurs qualifications pour de grandes compétitions auxquelles je n'ai malheureusement jamais pu participer (difficile de faire accepter à vos parents de rater une semaine d'école pour préparer une compétition à l’autre bout du pays).

En 1997, le décès prématuré de mon ami a bouleversé ma vie de jeune compétiteur. Privé d'un protecteur et d'un mentor, je me suis retrouvé isolé dans un monde d’adultes où régnaient rivalité et médisance.

Écœuré par le mauvais esprit du milieu, j'ai finalement arrêté la compétition à l’âge de 17 ans. Je garde malgré tout de bons souvenirs de cette époque où j’ai énormément développé mes connaissances techniques et ai appris à apprécier les pêches fines.

Découverte des pêches à fond

En arrêtant la compétition, j'ai ressenti le besoin de tourner la page en m'ouvrant à des techniques différentes, plus apaisantes. Je me suis alors progressivement tourné vers des pêches à fond en commençant par le quiver (feeder).

Le quiver fut une passerelle évidente entre la pêche au coup et la pêche à fond des gros poissons qui m'a conduit à la pêche moderne de la carpe. Cette discipline, dont la technicité m'attirait beaucoup, m'a finalement vite lassé en raison de l'énorme logistique nécessaire pour s'installer et des longues heures passées à attendre la touche.

La traque de poissons records ne m'a donc pas convaincu à l'époque et ne m'intéresse toujours pas aujourd'hui, je suis bien trop impatient pour cela. Je préfère le rythme d'une pêche où les touches et les captures sont régulières que l'attente d'un poisson trophée.

Débuts en mer

En 2005 j'ai découvert la pêche de la dorade royale depuis les digues, simplement en observant d'autres pêcheurs. La pêche en mer ne m’avait jamais attiré auparavant mais mon regard sur la question était à présent différent.

Tout d'abord, l'idée d'une pêche plus authentique où l'on peut récolter ses appâts facilement (crabes et crevettes) à commencé à me plaire. Ensuite, la pêche de la dorade présente des marqueurs similaires à ceux de la pêche au quiver, l’apprentissage m’a donc paru facile. Dès les premières essais, la pêche en bord de mer a totalement remplacé les autres techniques dans mon esprit.

Parallèlement à mes premières expériences en bord de mer, je me suis essayé à la pêche à soutenir (en bateau). Les sessions étaient incroyables avec beaucoup de poissons et régulièrement de grosses prises. Malgré tout, je préférais grandement le confort du bord de mer et me sentais de plus en plus attiré par le surfcasting.

Le surfcasting

J'ai quitté les digues en 2010 pour me lancer dans le surfcasting (le vrai, en plage donc), d’abord en surf léger (ledgering) puis en surf lourd.

La discipline a rapidement capté toute mon attention, en grande partie pour son caractère technique et sophistiqué ainsi que pour la possibilité de pêcher de nuit (ce qui convient mieux à mon emploi du temps).

Pour apprendre, j'ai rejoint une communauté qui rassemblait de nombreux pêcheurs expérimentés avec un esprit de partage inégalé à ce jour. J'y ai rencontré des gens formidables qui sont aujourd'hui encore mes compagnons de pêche. C'est à leur contact que j'ai développé une grande partie des techniques que je partage sur ce blog. Nous avons évolué ensemble et nous continuons à nous inspirer les uns des autres.

Un plaisir au-delà de la capture du poisson

Avec le surfcasting j’ai commencé à éprouver du plaisir et des sensations bien au-delà de l'action de pêche et de la capture du poisson.

Je me suis d'abord mis à observer les poissons en plongée par pure curiosité, chose que je ne pouvais pas souvent faire en eau douce pour diverses raisons (eau trouble, secteur interdit à la baignade ou dangereux, etc). L'observation m’a aidé à comprendre une multitudes de détails rarement expliqués correctement (voire erronés) sur le niveau de méfiance des poissons (ridiculement faible en mer en comparaison des espèces d'eau douce), les comportements d’alimentation, la concurrence entre individus d’un même banc ou encore les zones de nourrissage les plus propices par espèce. C'est d'ailleurs en observant les poissons que j'ai compris comment récolter certains appâts comme les couteaux.

La récolte des appâts en apnée est devenue une partie intégrante de mon plaisir de pêcher. C’est une activité à la fois ludique et instructive qui m’a procuré une bonne compréhension des plages de ma région. La présence d’appâts comme les couteaux ou les vers de sable est un bon indicateur de l’état de santé du coin de pêche et présage de la présence plus ou moins significative des poissons.

Plus récemment, j’ai développé un intérêt particulier pour le lancer à longue distance. Maîtriser une technique de lancer moderne est quelque chose de complexe qui demande un entraînement auquel j’ai pris goût et que je pratique comme un sport. Le lancer procure des sensations que j'apprécie beaucoup et qui enrichissent mon plaisir de pêcher.

Enfin, avec la pêche en mer j'apprécie de consommer du poisson frais. Les espèces marines comme la daurade, le marbré ou encore le loup sont bien plus savoureuses que les poissons d'eau douce que j'avais autrefois l'habitude d'attraper.

Tous ces à-côtés s'ajoutent à la technicité de la discipline pour faire du surfcasting moderne une pêche, selon moi, unique en son genre.